Les projecteurs du cinéma s’allument de plus en plus pour les femmes. Cela marquerait-il une évolution significative vers l’égalité des sexes ? Depuis la mise en vigueur de l’égalité hommes-femmes, le genre féminin joue un rôle important dans l’industrie de l’audiovisuel.
On a ainsi vu la naissance de plusieurs collectifs et associations mais à côté, de nombreuses chartes ont été également signées. En somme, les femmes se taillent une place de plus en plus grande dans cet univers autrefois dominé par les hommes.
On assiste donc à une intégration complète des femmes dans chaque département du cinéma. Et si certains collectifs sont là pour y veiller, l’avenir du secteur cinématographique s’annonce donc plus diversifié et équilibré.
Les femmes et le cinéma en chiffres
Le Centre National du Cinéma (CNC) a réalisé une enquête récente sur la participation des femmes dans le secteur de l’audiovisuel. Les statistiques peignent un tableau relativement complexe. Bien que des progrès notables aient été accomplis, des inégalités subsistent.
En 2022, seuls 30% des films ont été réalisés uniquement par des femmes. D’autre part, pour les films de fiction, les statistiques atteignent 34% et 29% pour les documentaires. Un déséquilibre persiste, mais une lueur d’espoir commence à se faire jour.
Dans ce paysage, un aspect préoccupant demeure toutefois. Le budget moyen d’un film réalisé par une femme s’élève à 3,7 millions d’€. Soit une réduction de 21% par rapport à leurs homologues masculins. Cette disparité financière entrave encore l’accès des femmes aux projets de grande envergure.
Les femmes cinéastes montrent leur persévérance, mais il reste du travail à faire pour éliminer les éventuels clivages. Quoi qu’il en soit, l’enquête du CNC révèle un paysage en évolution : on s’approche d’une véritable égalité des sexes dans l’industrie cinématographique.
Un souci de budget
Malgré des avancées vers la parité, le cinéma reste un terrain où les femmes sont confrontées à des défis financiers criants. Selon certaines données, les inégalités salariales persistent. Les femmes gagnent moins que les opérateurs masculins, une réalité qui se reflète dans la plupart des métiers du secteur.
En 2020, les écarts de rémunération sont manifestes. Certains métiers accusent des écarts flagrants. Pour les conseillers techniques féminins, les salaires sont inférieurs de 47% à ceux des hommes. De plus, les professionnelles du son, de la prise de vue et autres gagnent 30% en moins.
En outre, les femmes opèrent souvent avec des budgets plus modestes. Cette situation s’explique en partie par le manque de femmes aux commandes des grosses productions. En 2021, aucun film de plus de 10 millions d’€ n’a été réalisé par une femme. Il faudra peut-être l’avènement de femmes qui pèsent et décident d’investir dans le milieu de la production cinématographique pour infléchir la tendance.
Une tendance féminine pour les documentaires
Dans le vaste paysage cinématographique, les documentaires se distinguent comme un terrain fertile pour l’expression artistique et la représentation féminine. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La proportion des femmes dans les équipes de tournage des films documentaires dépasse largement celle des hommes.
Le documentaire offre une tribune exceptionnelle aux femmes, avec 30% de réalisatrices en tout. Cela brise les préjugés et donne plus de place aux voix féminines. Le contraste se ressent fortement si l’on doit comparer avec les autres secteurs. 26% dans la fiction en prise de vue réelle et 23% dans l’animation. Cette sous-représentation souligne un potentiel encore inexploité.